01 juin 2023|Sciences Po Bordeaux

Le sport à Sciences Po Bordeaux

"Citius, Altius, Fortius"

De la pratique amateur à celle de haut niveau, le sport rayonne à Sciences Po Bordeaux. Obligatoire et source de crédit ECTS dans la formation, il se développe aussi grâce à son Association Sportive (AS) dont les effectifs ne cessent de croître : plus de 560 licenciés à travers 28 équipes en 2023 ! Champion en titre des Jeux Inter-IEP de France, l’institut coche par ailleurs toutes les cases de la feuille de route du ministère des Sports pour la réussite de la pratique sportive étudiante.

Précurseur, l’établissement a toujours placé l’activité physique comme un corollaire aux études. L’institut reste encore aujourd’hui l’un des seuls établissements d’enseignement supérieur où le sport est obligatoire dans le cursus scolaire d’un étudiant de la 1re à la 4e année. La pratique d'une activité physique sportive et artistique (APSA) est valorisée par une note à la fin de chaque année. Les étudiants la choisissent parmi une quarantaine de disciplines différentes et s’y adonnent les jeudis et vendredis après-midi ou en soirée, à raison d’une à quatre heures hebdomadaires. « Le choix est suffisamment large pour que tous les élèves trouvent l’activité qui leur convient » souligne Samuel Legrand1, directeur du pôle sport de Sciences Po Bordeaux. La palette offerte couvre toutes les typologies possibles : du sport collectif (handball, rugby, volley, foot, futsal…) au sport individuel (athlétisme, natation…), en passant par les sports de raquette (tennis, tennis de table, padel, badminton…), les sports de combat (boxe, judo, jujitsu, escrime, capoeira…) ou les activités d’entretien de soi (musculation, relaxation, zumba, pilates, yoga…). Sans oublier des sports de plein air aussi attractifs que le surf, l’escalade, l’équitation, la voile ou le golf. Le tout gratuitement pour une multitude d’activités et un coût très réduit pour les autres. Autant d’opportunités de découvrir et de s’initier - voire se perfectionner – à de nouvelles pratiques sportives. Les cours sont encadrés par des enseignants vacataires professeurs d’EPS et des intervenants spécialisés et diplômés. « Sciences Po Bordeaux investit massivement pour satisfaire le plus grand nombre » poursuit Samuel Legrand. Une politique qui pourrait se heurter à des contraintes financières en raison de l’envolée des prix de l’énergie entre autres2, mais qui est appréciée. Une enquête récente réalisée auprès de 821 étudiants indique que 91% des étudiants estiment « qu’une pratique sportive hebdomadaire est nécessaire ». 87% d’entre eux affirment en outre qu’elle participe « à leur bien-être physique et mental » et 86% « à décompresser ». Le sport à Sciences Po Bordeaux est aussi prioritairement associé à la notion de « plaisir » (73%).

La compétition a de l’esprit

Outre l’activité physique « obligatoire », l’établissement encourage aussi la pratique du sport sous l’angle de la compétition à travers l’Association Sportive (AS) de l’école. Cette structure, historique, est particulièrement bien organisée avec un bureau restreint constitué de deux co-président(e)s, un secrétaire et un trésorier, et un bureau élargi de 24 membres au total. L’AS s’appuie par ailleurs sur « des capitaines » au sein de chacune des 28 équipes existantes, en lice dans différents championnats universitaires. Citons plus particulièrement cinq d’entre elles finalistes du dernier championnat de France des Grandes Écoles : la boxe (mixte) et le rugby féminin, le hand féminin, le basket féminin et le foot féminin. Bravo à nos équipes féminines ! Le badminton est par ailleurs l’activité qui rassemble le plus de participants, soit 70 élèves. « La licence coûte 35 euros pour les étudiant·e·s engagé·e·s en compétition, 15 euros pour les autres, avec la possibilité d’une prise en charge pour les élèves boursiers » soulignent Marie Manciot et Colas Richard, tous deux étudiants de 4e année, et co-présidents de l’AS. Ce binôme termine son mandat d’un an et passe le relais à un nouveau duo comme le prévoient les statuts de l’association. Lesquels auront en charge d’organiser les grands rendez-vous de l’année universitaire à venir. En septembre, la rentrée est l’occasion de présenter l’AS aux nouveaux venus, ainsi que les disciplines proposées. En octobre généralement, un week-end aventure est proposé, suivi en janvier-février d’un week-end ski. Sans oublier l’organisation de soirées mais aussi de conférences sur la thématique du sport, ni le traditionnel « match des anciens » qui réunit à travers différentes disciplines de manière conviviale des futurs et anciens diplômés en fin d’année. « On ne dira jamais assez que le sport à Bordeaux est un moyen de cohésion et de rencontres entre les générations, dans une dimension inclusive et une approche éthique que nous cherchons à renforcer » précisent Marie et Colas. Ces derniers notent à ce titre « une collaboration soutenue avec la direction de l’école et une offre de son pôle sport adaptée à tous les niveaux ». Positifs, ces derniers soulignent enfin « qu’au regard de la taille modeste de l’établissement, l’institut dispose de créneaux importants pour utiliser les enceintes sportives du campus bordelais, en attendant peut-être un jour que Sciences Po Bordeaux dispose de son propre complexe ». Le sport, c’est aussi savoir se projeter…

Le grand rendez-vous : les Jeux Inter-IEP

Mais de tous les moments forts de l’année sportive, c’est bel et bien les Jeux Inter-IEP qui rallient le plus de suffrages. Cette compétition oppose tous les Sciences Po de France. Créée à Bordeaux, l’épreuve a évolué depuis le Critérium Inter IEP lancé en 1986, là encore par les élèves de l’Institut d’Études Politiques de Bordeaux et réunit toujours plusieurs milliers d’étudiants. Sciences Po Bordeaux est champion en titre sur ses terres suite à l’édition 20221, un exploit au regard de la taille de certains adversaires, comme les IEP de Paris, Lille, Lyon ou Strasbourg. Ce remarquable résultat s’inscrit dans la tradition puisque Bordeaux a toujours bénéficié d’étudiants sportifs de très bons niveaux, dont certains ont marqué l’histoire de l’école : un escrimeur 2e au championnat de France universitaire, un joueur de pelote basque accédant à l’élite internationale, une médaillée olympique aux JO handisport de tennis, etc.

Un havre pour les sportifs de haut niveau

Sciences Po Bordeaux constitue d’ailleurs un port d’attache pour les lycéens ou étudiants qui excellent dans une discipline sportive au plan national ou international. Avec le statut d'étudiant sportif de haut niveau, ces derniers bénéficient au sein de l’école de mesures d'accompagnement particulières. Elles leur permettent de concilier projet professionnel et carrière sportive dans les meilleures conditions. C’est le cas de Tiphaine Maillard, championne d’Europe junior de surf Stand Up Paddle ou de Robinson Le Meur, tennisman junior classé parmi les meilleurs de France dans sa catégorie d’âge. L’établissement fait donc du sport un continuum, en cherchant à intégrer toutes ses composantes et tous ses publics. À ce titre, l’institut répond depuis des années aux critères principaux de la toute récente feuille de route du Ministère des sports pour la pratique sportive étudiante. À un an et quelques jours de l’ouverture des JO de Paris 2024, les efforts de Sciences Po Bordeaux pour porter le sport méritent d’être reconnus !

 

1 En poste depuis six ans, ce dernier fait figure d’exception dans le paysage des IEP puisque Bordeaux est l'une des seules écoles Sciences Po en France à avoir internalisé la fonction dense et chronophage de directeur des sports avec l’IEP de Grenoble.

2 Pour la pratique sportive de ses étudiants, l’école a intégré le partenariat avec l’UB, UBM et les écoles partenaires en tant qu’« utilisateur-payeur » des installations d’infrastructures sportives universitaires dont les prix flambent en raison de l’explosion du coût de l’énergie.

3 Exceptionnellement, l’édition 2023 qui devait être organisée par Sciences Po Paris n’a pas eu lieu. RV est pris pour 2024 sous un nouveau vocable : les Jeux Inter-Sciences Po (JISPO).

Témoignages

Tiphaine Maillard, championne d’Europe junior de surf stand-up paddle

"Ne jamais lâcher"

Comment es-tu passée du surf loisir à une surfeuse de haut niveau ?

Je suis née à La Réunion et mon père m’a tout appris des sports de glisse dès l’âge de 3 ans. La crise requin1 sur l’île m’a obligé à mettre en parenthèse mes activités nautiques de 6 à 10 ans. Quand j’ai repris, j’ai pratiqué le surf Stand Up Paddle2pour des raisons de sécurité. Mes résultats et performances m’ont permis d’atteindre le haut niveau. En 2022, à 17 ans, j’ai été sélectionnée en équipe de France senior féminine avec laquelle nous avons été championnes du monde à Porto Rico et j’ai été championne d’Europe junior au Danemark, un titre que je possède encore à cette heure.

Pourquoi avoir opté pour Sciences Po Bordeaux et comment fais-tu pour t’entraîner ?

Je suis consciente qu’il est aléatoire et difficile de vivre du surf même si je veux poursuivre sa pratique au plus haut niveau. J’avais donc envie de continuer mes études – idéalement dans une grande école en capacité de prendre en compte mon statut - ce que fait l’Institut. Je savais que la marche serait énorme entre ma vie à la Réunion et à Bordeaux, tant en termes de cadre de vie que de niveau d’études. J’ai fait le choix par ailleurs de suivre une scolarité « normale » en un an alors que j’aurai pu l’étaler sur deux ans. Mon emploi du temps est donc serré. De plus, comme je n’ai pas le permis de conduire puisque je suis encore mineure, je m’entraîne forcément moins. Mais comme je vais effectuer ma 2e année d’études en Australie avec un stage à la fédération australienne de surf, cela va me permettre de consacrer plus de temps au sport. Avec l’espoir à terme de revenir en équipe de France, mon objectif.

Quelle perception as-tu du sport à Sciences Po Bordeaux et ton statut de sportif de haut niveau est-il bien pris en compte ?

Je ne suis pas membre de l’AS mais j’ai assisté à quelques matches de rugby. J’observe aussi que le sport est assez présent dans l’établissement. Les professeurs ont montré beaucoup de compréhension à mon égard, en m’adressant les cours par exemple lorsque je n’étais pas présente. Même chose avec la direction et la scolarité qui ont accepté mes absences pour cause de compétitions. Promouvoir le sport est une bonne chose car il est porteur de valeurs qui rejaillissent positivement sur la scolarité de chacun. Clairement, les exigences du sport de haut niveau m’ont permis de m’adapter à un changement complet de vie et de ne jamais lâcher mes études ».

 

1 Nom donné à la recrudescence des attaques de requins sur l’île de la Réunion avec un pic de 7 attaques en 2011. La majorité d’entre elles concerne des surfeurs. 11 personnes ont été tuées entre 2011 et 2019, dont deux femmes.

2 Pour les spécialistes, la grande planche de stand-up paddle apparaît plus sûre vis-à-vis du risque requin que les autres types de planches.

Robinson Le Meur, tennisman junior de haut niveau (-2/6)

"La fibre sportive"

Quel joueur de tennis es-tu et comment peut-on te situer au plan national en termes de classement ?

Originaire de Normandie, je pratique le tennis depuis mon plus jeune âge. J’ai intégré un lycée sports études en première et terminale avec un internat réservé aux étudiants sportifs. Aujourd’hui, j’ai 19 ans, je suis classé -2/6, ce qui me situe dans ma tranche d’âge entre la 8e et la 20e place française. Je participe à des tournois à travers des compétitions nationales et internationales et j’ai la chance de bénéficier de deux sponsors, Wilson et Smash. J’ai un jeu de gaucher et de contre, plutôt en toucher. J’aime jouer sur du green set intérieur mais mon style se prêtera bien aussi à la terre battue.

Pourquoi le choix de Sciences Po Bordeaux et comment concilies-tu études et sport de haut niveau ?

Pour moi, mettre les études de côté en ne misant que sur le tennis revenait à me tirer une balle dans le pied. De plus, mon frère avait tenté d’entrer à Sciences Po, et j’évoquais avec d’autres lycéens sportifs cette orientation qui représentait pour moi un défi. J’ai profité de l’opportunité que m’offrait l’école en tant que sportif de haut niveau de suivre la scolarité de première année sur deux ans, ce qui me permet d’étudier et de continuer à m’entraîner et à participer à des tournois à un rythme soutenu, le tout en tant que membre du Centre national universitaire de tennis de Bordeaux 1. Je vais suivre ma 2e année de scolarité à l’University of Illinois Chicago. Ensuite, j’ai prévu de faire ma 3e année en deux ans puis d’effectuer une césure afin de me consacrer entièrement au tennis pendant un ou deux ans, avant de finaliser mon cursus à Sciences Po Bordeaux par un master.

Comment te sens-tu à Sciences Po Bordeaux et l’école a-t-elle la fibre sportive selon toi ?

Je m’y sens bien et de mieux en mieux. L’intégration a été bonne, avec des enseignants au petit soin pour moi, toujours prêts à me conseiller et à m’aider pour réussir les partiels. Je suis vraiment conscient des efforts de l’école à mon égard et je l’en remercie. Sciences Po Bordeaux a vraiment la fibre sportive. Je fais partie de l’AS tennis et il m’est arrivé d’aller aux entraînements. J’ai été agréablement surpris de l’engouement suscité par les rencontres inter IEP lorsque j’ai découvert cette compétition. On sent chez les participants l’envie de bien faire et d’être compétitifs. Personnellement, je pense m’orienter vers un master à dimension politique qui me permettrait d’agir sur le terrain en faveur d’une meilleure éthique, dans le tennis notamment.

 

1 Structure qui repose sur un partenariat inédit entre l’université et le milieu sportif et offre aux étudiants sportifs de haut niveau concernés des conditions d’entraînement optimales proches du lieu d’études.