04 mai 2023|Formation

Filières intégrées binationales

Pour les étudiants qui comptent double !

À la fois spécifiques à Sciences Po Bordeaux et atypiques dans leur fonctionnement, les filières intégrées se distinguent par un cursus bilingue sur cinq ans avec une scolarité alternée, à raison d’une année à l’Institut puis l’autre à l’étranger au sein de l’université partenaire.

Ce parcours international, concrétisé par une double diplomation, est adapté aux souhaits des élèves et des employeurs. Il ouvre la voie à une carrière internationale et à une multitude d’opportunités professionnelles.

Sciences Po Bordeaux compte à ce jour neuf doubles diplômes internationaux, sans compter ceux en cours de renouvellement ou encore en gestation. Cette dynamique prouve leur engouement à l’heure où une part importante des étudiants aspire à une expérience ou à une carrière internationale. L’école avait pris à ce titre un temps d’avance puisque sa première filière intégrée France-Allemagne (Stuttgart) - connue sous l’acronyme FIFA - fête en 2023 ses 25 ans d’existence. Cette dernière a entraîné dans son sillage de nouvelles formations qui ont aujourd’hui pignon sur rue en Espagne, au Portugal ou aux Caraïbes, pour n’évoquer ici que les filières les plus anciennes de l’école. Ces dernières sont hautement représentatives d’un enseignement qui séduit autant les candidats en forte hausse que les employeurs désireux de disposer de profils nantis d’une double culture. Car l’originalité des filières est de réunir au sein d’une même classe des étudiants de Sciences Po Bordeaux et de l’université partenaire dans les mêmes proportions. Chaque promotion alterne ensemble une année d’études en France, l’autre à l’étranger (avec une cinquième année gérée de manière spécifique par chaque filière).

Si le fait de maîtriser la langue du pays de l’université partenaire constitue un critère de choix, il n’est pas le seul. Les candidats doivent aussi démontrer de fortes capacités d’investissement pour suivre deux enseignements distincts, denses et exigeants sur le plan pédagogique. Ce parcours hybride est couronné in fine par le diplôme de chaque établissement, mais aussi et surtout par une immersion dans une double culture qui intéresse particulièrement le marché de l’emploi, tant public que privé. Zoom sur les filières intégrées, dispositifs historiques de l’établissement, qui sont autant d’atouts pour une carrière internationale.

France-Allemagne (Stuttgart) – FIFA

La filière historique n'a pas pris une ride

Présentation de la FIFA

Ouverte depuis 1997, la FIFA bénéficie d’une collaboration longue et riche, source de stabilité dans les effectifs malgré le déclin de l’apprentissage de la langue allemande dans les programmes scolaires français, et inversement. « C’est une réalité » regrette Eva Kastenhuber, responsable de la FIFA, et ancienne professeure d’allemand dans le secondaire. Une tendance qui renforce encore plus la raison d’être de cette filière intégrée qui intéresse particulièrement des bacheliers français germanophiles désireux de travailler dans un univers franco-allemand, mais aussi toutes les organisations culturelles et professionnelles soucieuses de tisser et renforcer les coopérations entre les deux nations. Un spectre que connaît parfaitement la responsable FIFA de Sciences Po Bordeaux, elle-même dotée de cette double culture. « Je sensibilise beaucoup les étudiants aux particularismes de chaque État, en particulier dans le domaine universitaire. Ces derniers sont très différents de chaque côté du Rhin et peuvent s’avérer surprenants, en particulier pour les élèves français plus jeunes que leurs homologues allemands »

Les vertus de la réunification

Les lycéens germaniques passent en effet le bac un an ou deux ans plus tard qu’en France. Ils s’offrent ensuite souvent une année sabbatique. Cette différence d’âge justifie le choix de commencer le cursus à Bordeaux afin de laisser mûrir les élèves français, lesquels peuvent de toute façon compter sur le soutien de leurs camarades allemands lors de leur mobilité, ceux de leur classe donc, mais aussi ceux des autres promotions. « Nous organisons des rendez-vous pour créer du lien entre promos, à l’occasion des fêtes de fin d’année par exemple, et accompagnons des initiatives d’élèves. Ceux de première année ont ainsi décidé de créer une collection de vêtements à l’effigie de leur promotion ». La FIFA se donne vraiment les moyens de réussir cette intégration puisqu’elle a décidé cette année d’offrir à trois de ses étudiants de troisième année (deux Allemandes et une Française) un emploi vacataire à temps partiel pour mener différentes missions, notamment des actions de tutorats pour les étudiants de première année. Cette synergie de groupe est propice à une démarche tournée de plus en plus vers l’emploi au fil des années, avec de belles perspectives en sortie de filière. Rien que sur le marché privé, 3 000 sociétés françaises implantées en Allemagne et 4 000 sociétés allemandes localisées en France sont potentiellement friandes des profils des étudiant·e·s FIFA, par ailleurs appréciés des organisations, gouvernementales ou non. Après un quart de siècle d’existence, la filière n’a pas pris une ride !

En savoir plus sur la FIFA

Témoignage de Chloé, ancienne étudiante FIFA

Une expérience riche, un réseau précieux

« Entrée en FIFA en septembre 2016, j’ai obtenu mon double diplôme 5 ans plus tard. Je retiens de cette filière avant tout la solidarité entre les membres des différentes promos. J'ai pu constater combien son réseau était précieux. Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai trouvé un logement, un stage ou une offre d'emploi grâce à l'aide d'un ou d’une camarade. Le réseau des diplômé·e·s de la FIFA restera d’ailleurs certainement une ressource importante dans ma vie professionnelle. Au-delà de cet aspect, c'est au sein de cette filière que j'ai noué de grandes amitiés qui perdurent aujourd’hui. Sur le plan des compétences, je trouve qu’elle apporte une certaine capacité d'adaptation et une ouverture à d'autres modes de travail. Le fait d'alterner entre deux systèmes assez différents - l’université de Stuttgart d’un côté et Sciences Po Bordeaux de l’autre - demande une grande flexibilité et une adaptation continue aux cadres proposés et aux attentes du corps académique qui varient souvent entre les deux pays. Sur le plan personnel, j'ai pu vivre des expériences assez différentes au cours de mes études à Bordeaux et à Stuttgart. Le système universitaire allemand offre par exemple davantage de temps libre, ce qui m'a permis de travailler en temps partiel à côté des cours et de faire d'autres expériences professionnelles au-delà des jobs d'été ou du stage obligatoire de fin de master. La FIFA valorise comme d'autres filières binationales les compétences interculturelles. De mon point de vue, c'est un aspect très important et j'en tire aujourd'hui un grand avantage puisque ces compétences me permettent d'interagir et de travailler avec des personnes avec un autre bagage culturel que le mien. À l’issue de ma formation en FIFA parcours Stratégies et Gouvernances Métropolitaines, j’ai travaillé pendant un an avant de chercher du travail Outre-Rhin car je regrettais de ne plus pratiquer l’allemand. Aujourd’hui, je travaille à Berlin et en tant que Trainee au sein de Cradle to Cradle NGO pour le service de développement communal. Depuis juillet 2022, j’anime le Netzwerk C2C Regionen, un réseau de collectivités et entreprises communales basées en Allemagne qui s’engagent dans la démarche d’économie circulaire « Cradle to Cradle » pour une transformation locale durable et résiliente ».

France-Espagne (Madrid) – FIFE

Le monde via Bordeaux-Madrid

Présentation de la FIFE

Pluralité et efficacité. Ces deux adjectifs qualifient la FIFE qui, après plus de 20 ans d’existence, mesure promo après promo l’insertion professionnelle de ses anciens étudiants aux trajectoires aussi variées que les paysages des Pyrénées. Les élèves français doublement diplômés en 2017 sont « chargé de mécénat à l’Institut Pasteur »,  « Secrétaire des Affaires étrangères (diplomate), Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères de la République française (Paris) » « Membre de l’Agence française de développement à Barcelone », « Attaché territorial dans un Conseil régional » ou encore « Mediterranean Action Plan / MedWaves" Project Manager - Programme des Nations Unies pour l'Environnement (Barcelone) » pour ne citer que ces exemples. Leurs homologues espagnols sont quant à eux « consultant en stratégie »,  journaliste  (Madrid) » , Ethics and compliance Officer - Moët Hennessy (Paris), « Senior Policy & Project Officer on Rural Integration - International Catholic Migration Commission (Bruxelles) sans parler de ceux qui sont en poste au Luxembourg, ou au Niger.

4e langue la plus parlée au monde en 2022, l’espagnol associé au français offre un terrain de chasse à l’échelle mondiale pour des postes variés, en Amérique latine notamment. « Tout autant que leur bilinguisme, les étudiants FIFE se distinguent par leur interculturalité. Par ailleurs, le fait qu’ils déménagent cinq fois au cours de leur cursus témoigne aussi de leur dynamisme, de leur mobilité et de leur faculté d’adaptation, autant de critères recherchés par les employeurs au plan international » fait remarquer Corine Plats Feral, responsable FIFE. Cette dernière, qui suit cinq promotions à cheval entre Bordeaux et Madrid, souligne à ce titre le travail partenarial avec son alter ego à Madrid. Ensemble, ils profitent d’ailleurs du renouvellement de la convention entre les deux établissements universitaires pour réfléchir à des innovations pédagogiques au cœur d’un programme déjà bien étoffé.

Une université partenaire de haut rang : la Universidad Autónoma de Madrid (UAM)

Le département de Science Politique est intégré à la faculté de droit de la UAM. Il s’agit de l’une des facultés de droit les plus prestigieuses d’Europe qui figure dans le Top 100 mondial selon le classement QS 2023. Ce prestige s’accompagne aussi et surtout d’une qualité d’enseignement et d’opportunités de formation. 
Les étudiants FIFE obtiennent au terme de leur cursus :

  • Le diplôme de Sciences Po Bordeaux,
  • le Grado en Ciencia Política y Administración Pública,
  • selon le parcours choisi, le Master Democracia y Gobierno ou le Master Relaciones Internacionales y Estudios africanos classés dans le ranking des meilleurs masters universitaires selon le célèbre journal espagnol El Mundo.

À Sciences Po Bordeaux comme à Madrid de nombreux cours sont dispensés en anglais. Une chance qui se mérite puisque la sélection est assez drastique (332 dossiers de candidatures côté français en 2022/2023 pour 12 places !). Avec un corollaire à la clé : beaucoup de travail. Si les étudiants apprécient forcément la douceur de vivre madrilène, ils le font avec modération, bien loin des clichés de L’Auberge espagnole de Cédric Klapisch. Un film que les moins de 20 ans n’ont pas pu voir en salle. Celui-ci est sorti en 2002, c’est-à-dire peu ou prou en même temps que naissait la FIFE.

En savoir plus sur la FIFE

Témoignage de Mila, étudiante 1ere année FIFE 2022-2023

Une filière assez unique en son genre

« Parisienne puis marseillaise, j’ai passé en 2022 un bac spécialité humanité, littérature et philosophie dans le cadre du programme de section internationale espagnol (OIB), diplôme obtenu avec la mention très bien et les félicitations du jury. J’avais fait le choix dès la 6e d’intégrer un collège-lycée doté de bons professeurs de langues car j’étais déjà intéressée par la culture espagnole. La FIFE m’a été recommandée par un ancien élève. Cette filière intégrée est assez unique en son genre. Elle s’avère assez généraliste avec une ouverture internationale. Je termine actuellement ma première année à Bordeaux au sein d’une classe très intéressante où j’apprécie particulièrement les échanges enrichissants avec mes camarades espagnols, lors des conférences de méthode et des  cours Tandem (français et espagnols réunis). Ces derniers sont dynamiques et nous permettent de « confronter » nos visions respectives sous forme de débats et d’échanges dans une logique de politique comparée. On déconstruit ainsi certains clichés ou a priori sur l’Espagne, et inversement. L’exercice est assez stimulant mais éprouvant car il faut jongler entre les deux langues. Je mesure à ce titre mon manque d’aisance orale en espagnol, et mon vocabulaire politique encore limité. J’ai donc hâte maintenant de découvrir Madrid à la rentrée prochaine, pour progresser en langue donc, mais aussi voir leur fonctionnement universitaire et m’immerger dans la culture espagnole. À plus long terme, je pense étudier les débouchés autour du monde latino-américain… »

France-Portugal (Coimbra) – FIFPO

Le marché lusophone à portée de main

Présentation de la FIFPO

« Pendant longtemps, notre filière a stagné de 20 à 30 candidats par promotion côté français. Aujourd’hui, avec Parcours Sup, les candidatures atteignent la centaine de dossiers ». Patrick Zimmermann, responsable de la FIFPO qui en a été à l’origine, observe avec plaisir la montée en puissance d’une formation dont la langue pourrait constituer un frein. Car si le portugais est la 5e langue la plus parlée au monde avec quelque 245 millions de locuteurs (par ailleurs langue officielle du Brésil et de plusieurs pays africains), elle arrive loin dans le classement des langues vivantes étudiées dans les collèges et lycées français. La maîtrise du portugais constitue donc logiquement le premier critère de sélection d’une filière qui comprend des étudiants d’autres nationalités que la française et la portugaise. Les promos sont en effet constituées de candidats hétérogènes et cosmopolites, dont plusieurs sont originaires du Brésil ou d’Afrique lusophone, sans compter les binationaux. Une diversité à l’image des trajectoires professionnelles des anciens étudiants de la FIFPO ou de ceux en fin de cursus, dont certains trouvent des stages loin du continent européen. Singulière, cette filière intégrée l’est aussi par la localisation de l’université partenaire de Coimbra, située à 200 km de Lisbonne et 100 km de Porto, les deux villes emblématiques du pays. Fruit d’une relation de confiance née il y a une vingtaine d’années, la collaboration entre Sciences Po Bordeaux et l’Université portugaise n’a cessé de se renforcer au fil du temps. Cette dernière jouit d’une réputation internationale dans le domaine de la sociologie et des relations internationales au cœur de la capitale de la région Centre du Portugal, plus ancienne ville universitaire du pays.

Des liens forts et intergénérationnels

Avec sa vieille ville dressée sur la colline de l’Alcaçova, ses ruelles étroites et pittoresques, Coimbra présente un décor de cartes postales. Mais cette cité à taille humaine, dont l’aire urbaine regroupe 220 000 habitants dont beaucoup d’étudiants, offre aussi un patrimoine historique et culturel particulièrement riche pour celles et ceux qui veulent baigner dans la culture du pays. En alternance une année sur deux avec Bordeaux, la ville offre un cadre idéal de travail pour les élèves avides d’un enseignement académique de qualité et d’une compréhension de terrain en lien avec les enjeux forts des régions lusophones du monde : coopération internationale et développement, politiques internationales, résolution des conflits et gestion des risques d’un côté, etc. Une connaissance et une expérience qui font des étudiants FIFPO des recrues recherchées, ne serait-ce qu’en France et au Portugal dont chacun connaît la proximité depuis les trente glorieuses1.

1 Les migrants portugais sont devenus en quelques années la communauté étrangère la plus nombreuse, passant de 20 000 ressortissants en 1958 à 750 000 en 1975 et à plus de de 1 200 00 de nos jours [en prenant e compte les bi-nationaux lusodescendants].

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Témoignage de Vincent, étudiant 5e année FIFPO

Un cadre résolument multiculturel

« J’effectue en ce moment mon stage de fin de cursus à la Mission de Défense de Maputo qui représente le Ministère des Armées à l’ambassade de France au Mozambique. Mon travail consiste principalement à mener une veille stratégique sur le pays, mais aussi sur des États voisins : Zambie, Zimbabwe, Eswatini. La FIFPO m’a permis d’acquérir une méthodologie et des connaissances essentielles afin de produire des analyses politiques et sécuritaires (recueil et traitement de données, pluridisciplinarité, capacité de synthèse, compétences linguistiques, etc.). Les enseignements dispensés en FIFPO m’ont permis plus largement d’appréhender un grand nombre de thématiques selon les spécialisations que j’ai choisies : masters de géo-économie appliquée (Sciences Po Bordeaux) et de relations internationales (Université de Coimbra). J’ai apprécié le fait d’étudier en alternance dans ces deux environnements qui m’ont appris à m’adapter à des méthodes de travail différentes. Le cadre résolument multiculturel constitue en effet l’une des grandes forces de ce cursus. Mes années à l’étranger ont été l’occasion de vivre des expériences enrichissantes, tant sur le plan personnel que professionnel. J’ai notamment œuvré comme assistant de français dans un groupement scolaire de Porto et effectué un stage dans une ONG à Lisbonne sur l’éducation au développement. En candidatant pour intégrer la FIFPO, je souhaitais à l’origine poursuivre des études généralistes orientées vers les sciences humaines et sociales, tout en continuant le portugais commencé au collège. Cette filière était à la fois une chance de conserver et d’approfondir un lien avec le monde lusophone et l’opportunité d’obtenir un double diplôme en fin de cursus, grâce aux deux années de mobilité à l’Université de Coimbra. Mon projet professionnel n’est pas complètement arrêté à ce jour. J’ai commencé mes recherches d’emploi dans plusieurs domaines d’activité et envoyé mes premières candidatures. J’espère trouver un poste dès la fin de mon stage, dans le secteur du développement, de l’humanitaire ou de l’intelligence économique ».

France-Caraïbes (Antilles et Jamaïque) – FIFCA

La preuve par trois

Présentation de la FIFCA

Et 1, et 2 et 3 ! La FIFCA est l’exception qui confirme la règle selon laquelle les filières intégrées mènent à la double diplomation. En effet, le cursus donne lieu in fine à l’obtention de trois diplômes distincts : celui de Sciences Po Bordeaux, le master politique de l’Université des Antilles en Martinique et enfin celui de l’University of West Indies au Campus de Mona, Kingston, à la Jamaïque. Autre particularité de cette formation à nulle autre pareille, les étudiants sont recrutés à Bac +1 afin de mieux homogénéiser les profils des candidats originaires de trois régions du monde : la France métropolitaine, les Antilles françaises et la Jamaïque. Pour autant, il s’agit bien d’une filière intégrée à part entière puisqu’elle réunit des candidats de cultures différentes au sein d’une même classe qui alternent une année à Bordeaux et l’autre dans les universitaires partenaires1. Fondamentalement, la FIFCA se fixe trois objectifs à travers son cursus, comme l’explique sa responsable, Karine Rouet. « Elle confère une solide formation fondamentale en termes de culture générale, sciences sociales et politiques, et méthodologie, elle assure une formation spécialisée sur la coopération internationale et le développement et, enfin, elle apporte des connaissances approfondies sur les Caraïbes, et plus largement l’Amérique centrale et du Sud ».

Au carrefour de tous les possibles

Rares sont les étudiants au monde qui peuvent en l’espace de cinq ans étudier dans une grande école française et des universités en Martinique et en Jamaïque. Avec en prime la chance de vivre cette expérience au sein d’un petit groupe constitué d’élèves d’horizons divers, sur le plan géographique mais aussi social. L’occasion de préciser que les étudiants peuvent bénéficier d’aides financières propres à chaque partenaire selon leur établissement d’origine et leur niveau de ressources. Un périple qui leur permet notamment de toucher du doigt la dimension centrale de la Martinique, carrefour d’échanges entre la Caraïbe, l’Amérique et l’Europe, ou encore la dynamique de Kingston, capitale de la Jamaïque. Le tout avec des cours exclusivement en anglais à l’Université des West Indies, assurant ainsi une dimension internationale en complément d’une expertise plurielle des Caraïbes, prélude à une insertion professionnelle choisie.

1re, 3e et 5e année à Bordeaux, la 2e année en Martinique et la 4e année en Jamaïque

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Témoignage de Joan, étudiant 1ère année FIFCA

Une dimension presque familiale

« Né en Martinique, je suis arrivé à Bordeaux à l’âge de 7 ans. J’ai suivi volontairement une prépa d’un an après le bac afin de pouvoir candidater à la FIFCA, en focalisant mon attention sur le fait de réussir le concours d’entrée à Sciences Po Bordeaux. La formation proprement dite se déroule comme je l’imaginais. L’anglais est omniprésent en cours, mais aussi lors de discussions avec les étudiants jamaïquains de notre groupe. On observe des différences culturelles entre nous, qu’il faut savoir dépasser pour mieux apprendre à se connaître. On ressent de la solidarité entre nous tous. Le fait d’avoir un groupe avec des étudiants de France, de Martinique, de Guadeloupe et de Jamaïque constitue une richesse, cette diversité faisant partie intégrante d’une carrière internationale. Comme je m’y attendais, nous avons beaucoup de travail avec un emploi du temps très chargé. Les cours de méthodologie nous aident à développer notre efficacité. Mais on ne peut pas obtenir trois diplômes en cinq ans sans efforts. Maintenant, j’ai hâte de vivre ma 2e année en Martinique, ma terre natale. Il y a une dimension sentimentale – presque familiale – à vivre la FIFCA, une expérience que j’ai prise à bras le corps et que je découvre avec beaucoup de plaisir. Pour avoir discuté avec d’anciens élèves, le réseau pour un poste dans les Caraïbes joue beaucoup et je pense que nous allons avoir le temps dans les années à venir de le constituer en prévision de notre insertion professionnelle future »